Des fois, j’évolue dans l’espace public en réaction immédiate avec le réel, espérant capturer, en vidéo, l’histoire en train de se fabriquer. Il s’agit de créer un langage plastique entre le réel et son image. Les manifestations de celui-ci me semblent souvent issues d’une fiction et motivent, pour moi, le dialogue entre le singulier présent et la façon d’être au monde.
C’est dans ce contexte de tournage sauvage que parfois je tente de confondre le cinématographique à la contingence du réel, en appliquant au banal la rigueur du « Grand Art ». Sur les fragments de réel se reconstruit une réalité, celle du film, par laquelle nous communiquons tous fantomatiquement.
Quelquefois, le cinématographique dialogue avec le pictural, Le social avec le métaphysique, le document avec la fiction. La machine à cohérence dévoile alors la fragilité d’un espace tangible entre le réel et son image. C’est dans cet esprit d’improvisation que je tente de construire le scénario de son image, d’inventer une forme au réel, dans l’immédiateté légère du quotidien.